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Durant cette rencontre, on se proposera d'explorer les relations triangulaires entre les trois notions de raisonnement, de calcul, et de langage, en interrogeant notamment la validité et la portée philosophiques de deux oppositions conceptuelles qui, pour fondamentales qu'elles puissent désormais nous paraître, n'ont émergé qu'à la faveur d'une histoire aussi lente qu'intriquée : d'une part, l'opposition entre raisonnement et calcul (ou algorithme), d'autre part, l'opposition entre langue et langage. La première de ces distinctions apparaît comme une leçon des grands théorèmes logiques de limitation, pour autant que ceux-ci témoignent de l'irréductibilité du raisonnement au calcul mais aussi de la complémentarité entre les deux. La seconde distinction semble s'imposer au vu de l'hétérogénéité entre les régimes syntaxiques caractérisant respectivement les langues ordinaires ou naturelles, et les langages formulaires ou artificiels, à commencer par l'hétérogénéité entre la matrice prédicative des langues et la matrice fonctionnelle des langages. En interrogeant la validité et la portée de distinctions de cet ordre, on souhaiterait aborder la question des dimensions expressives et cognitives des divers supports, indissolublement symboliques et matériels, par l'entremise desquels la pensée s'articule, s'effectue, et se transmet. Il y va aussi, en dernier ressort, de la signification et du statut à donner à la notion, ancienne et actuelle à la fois, de logique.
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